Le témoignage de ses parents et l’enquête du magazine Hanada ont montré que le récit de Sayuri aux médias n’est pas vraisemblable.
par Masumi Fukuda
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Pendant mon entretien, Yoshihiko, le père de Sayuri, fait de son mieux pour parler calmement. Il n’y a qu’un seul instant où son visage rougit et sa voix s’étrangle. C’est lorsqu’il parle des critiques de sa fille à l’égard des adoptions pratiquées par les membres de la Fédération des familles. Elle a déclaré : « C’est un peu comme un trafic d’êtres humains. »
« Je suppose qu’on lui fait dire cela. Nous avions déjà parlé à notre fille de ce que nous avions ressenti lorsque nous avons donné nos filles en adoption, et je suis sûr qu’elle le comprend… Quant à notre deuxième fille, nous l’avions offerte en adoption, mais elle nous est revenue au bout de six mois, car la famille n’était pas en mesure de l’élever en raison de circonstances difficiles. Nous en avons parlé à notre deuxième fille vers le mois de septembre l’an dernier, avant que cette situation ne soit médiatisée, et elle a compris. »
Sayuri a témoigné : « Je ne peux pas oublier l’expression de ma sœur lorsqu’elle a pleuré en disant : ‘Maman, pourquoi m’as-tu donnée en adoption ?’ ».
Mais Yoshihiko dément fermement ces propos : « C’est impossible. J’ai demandé à ma deuxième fille, et elle m’a répondu qu’elle n’en savait rien du tout. »
« Ma femme et moi avons eu la chance d’avoir de nombreux enfants. Nous voulions aider les familles qui ne pouvaient pas avoir d’enfants. Nous avons décidé que, si nous avions un cinquième et un sixième enfant, nous les donnerions à des familles qui désiraient désespérément des enfants. Rien de tout cela n’a été organisé par l’Église. »
« Il y a une critique étrange, dit-il, selon laquelle ‘organiser l’adoption avant la naissance, c’est traiter l’enfant comme un objet et violer ses droits humains’. En fait, nous avons établi une relation de confiance basée sur la foi avec les futurs parents adoptifs, avant même la naissance de nos enfants qui ont été adoptés. Nous avons coopéré avec eux jusqu’au jour de la naissance. Les deux familles élèvent l’enfant ensemble, pendant un mois, puis l’enfant est adopté. Quel est le problème ? Après cela, les deux familles continuent à communiquer, et les frères et sœurs ont de bonnes relations entre eux. En fait, notre troisième fille est particulièrement préoccupée par notre situation et celle de sa sœur [Sayuri] à présent. »
Actuellement, Sayuri et ses parents communiquent à nouveau via LINE, et la communication semble fonctionner. Les parents espèrent rencontrer leur fille en personne pour s’assurer des faits et dissiper tout malentendu, tant leurs souvenirs des événements passés diffèrent. Et d’ici là, ils lui demandent de s’abstenir d’apparaître dans les médias. Sayuri répond : « D’accord, parlons-en. » Mais elle aimerait qu’au moins l’un de ses parents apparaisse dans un documentaire que la Japan Broadcasting Corporation (NHK) est en train de préparer à son sujet, et elle dit qu’elle aimerait avoir une discussion franche avec eux pour dissiper leurs malentendus.
Yoshihiko répond : « Je ne veux pas avoir une discussion aussi importante dans les médias pour dissiper des malentendus entre parents et enfant. Pourquoi aurait-on besoin des médias pour réparer la relation parent-enfant ? »
Les parents de Sayuri lui demandent encore de leur envoyer l’historique de ses transactions bancaires, mais à chaque fois elle refuse, prétendant que son avocat ne l’y autoriserait pas, ou que l’ex-Église de l’Unification en ferait un mauvais usage.
Sayuri a parlé d’un avocat. En fait, elle est impliquée dans un procès en ce moment. Noriko Ishigaki, membre de la Chambre des conseillers [la chambre haute de la Diète nationale] pour le Parti démocrate constitutionnel, a publié une vidéo de l’audience tenue par son parti avec Ogawa sur sa chaîne YouTube.
Mais le 2 novembre 2022, la Fédération des familles a demandé au tribunal de district de Tokyo une injonction provisoire ordonnant la suppression du contenu, affirmant qu’il était inexact dans les faits et qu’il constituait une diffamation à l’encontre de l’Église.
La partie du témoignage d’Ogawa que la Fédération des familles trouve particulièrement choquante est la suivante : « Lors du mariage collectif au cours duquel mes parents se sont mariés, le fondateur, le révérend Sun Myung Moon, a déclaré : ‘Même s’il vous faut emprunter de l’argent ou vendre votre corps, le Japon, pays en position d’Ève, doit faire des dons à la Corée, pays en position d’Adam’. Faisant écho à ces paroles, papa, qui était à la tête de son église locale, a dit la même chose à ses ouailles pendant le service. »
Selon l’Église, le révérend Sun Myung Moon s’adressait à cette occasion, en coréen, à des fidèles coréens, qui étaient des hommes, et il n’a pas mentionné : « les Japonais qui viennent du pays en position d’Eve », ou quoi que ce soit de ce genre. En particulier, la phrase « même si vous vendez votre corps » est une traduction littérale du coréen, dont le sens originel est complètement différent. Elle signifie « même si vous devez travailler très dur », et elle se réfère au principe spirituel selon lequel « même si on travaille dur, c’est toujours insuffisant devant le Ciel. » Par conséquent, Yoshihiko, qui était le pasteur principal de l’église, n’aurait jamais pu donner un tel sermon à ses croyants.


La réponse de la conseillère Noriko Ishigaki à cette injonction provisoire était dénuée de toute sincérité. La première audience du procès était prévue le 6 décembre, mais quelques jours auparavant, le tribunal a été contacté par M. Takashi Yamaguchi et d’autres avocats appartenant au Réseau national des avocats contre les ventes spirituelles, qui représentaient la conseillère Ishigaki. Ils ont demandé le report de la première audience, sous prétexte qu’Ogawa souffrait d’un syndrome du côlon irritable et ne pouvait être présente.
Or, j’ai vérifié le fil Twitter d’Ogawa et j’ai découvert qu’elle publiait tous les jours sur cette messagerie. Elle a même posté une vidéo dans laquelle elle apparaissait. Le 4 décembre, elle a annoncé qu’elle participerait à une émission diffusée en direct sur le Web par le Tokyo Broadcasting System, intitulée « Houdou 1930 », dont la diffusion était prévue le 6 décembre. Comment une personne malade peut-elle participer à une émission en direct qui exige une certaine force mentale et physique ? En d’autres termes, elle ne montrait aucun signe de maladie.
Cependant, le tribunal ayant décidé qu’une trop longue attente irait à l’encontre de l’objectif de l’injonction provisoire, la première audience a donc eu lieu le 6 décembre comme prévu. Ce jour-là, l’avocat Yamaguchi a présenté de nombreuses excuses peu convaincantes, à savoir : « Nous avons rencontré Ogawa il y a seulement une semaine, donc nous n’avons pas encore entendu son histoire », ou : « Il faut du temps pour l’écouter ».
Ce que j’en déduis, c’est que le Réseau national des avocats contre les ventes spirituelles utilise Ogawa pour faire avancer ses propres objectifs, même si les avocats sont sans doute conscients de l’invraisemblance de ses déclarations. Par conséquent, ils évitent autant que possible de la mettre en avant.


Il y a un autre fait qui rend cette supposition plus plausible encore. J’étais également impatiente de parler à Sayuri, j’ai donc demandé par e-mail une interview par le biais de Yoshihiko. Mais la réponse est venue de l’avocat Takashi Yamaguchi.
La réponse était : « Pas d’interview ». Il a aussi refusé d’être interviewé lui-même au sujet de Sayuri. Je lui ai donc répondu : « Je comprends à présent que l’avocat Yamaguchi et le Réseau national des avocats contre les ventes spirituelles n’ont pas le moindre souci des faits. »
Le Réseau n’hésiterait pas à utiliser tous les moyens pour détruire l’ex-Église de l’Unification. Ils sont prêts à raconter n’importe quelle histoire, y compris des mensonges, pour atteindre leur but qu’ils croient juste. Ils lancent souvent à l’ex-Église de l’Unification des qualificatifs comme « antisocial » ou « secte », mais compte tenu de leur implication dans l’enlèvement et la séquestration des fidèles, on peut se demander s’ils ne méritent pas davantage ces qualificatifs eux-mêmes.
Les faits sont assez simples. Sayuri Ogawa n’a pas été victime de l’ex-Église de l’Unification, ni victime de maltraitance à caractère religieux de la part de ses parents, qui étaient membres de l’Église. Ses parents l’ont élevée avec suffisamment d’amour. S’il y a eu des problèmes entre les parents et leur fille, même en acceptant la plupart de leurs affirmations, il s’agissait d’un problème purement familial.
En premier lieu, si on l’écoute attentivement, on remarque facilement qu’il y a de nombreuses contradictions dans les déclarations de Sayuri. Or, les médias et les politiciens n’ont pas vérifié ses déclarations, n’ont pas prêté attention aux contradictions, et ont continué à utiliser Ogawa comme un outil facile entre leurs mains. En conséquence, des informations erronées ont été diffusées, et l’honneur des parents et de la Fédération des familles a été sérieusement atteint. Et le problème le plus grave est que la politique de la nation a été déformée par ses fausses déclarations.
Son père, Yoshihiko, déclare : « Mais je suis sûr qu’un jour les malentendus de ma fille seront dissipés et qu’elle reprendra ses esprits. C’est alors qu’elle risque d’être critiquée. Voilà ce qui m’inquiète. En outre, c’est un moment important pour ma fille et son bébé, dans la période postnatale. Nous pouvons résister à la médisance grâce à la formation que nous avons suivie dans notre vie de foi, mais il nous serait insupportable que l’on dise du mal de notre fille. Ma fille n’a cessé de répéter ces derniers temps qu’il était dangereux pour elle de nous voir, mais qui lui fait dire de telles choses ? Qui lui dit qu’elle ne peut parler que devant les médias ? Je prie que ma fille ne soit plus instrumentalisée par les médias. ‘Sayuri Ogawa’, ce n’est pas vraiment elle. Je veux parler à X (le vrai nom de Sayuri). Au fond, elle est une bonne fille qui aime ses parents. »