Bitter Winter publie en plusieurs épisodes un excellent article de journalisme d’investigation du magazine japonais « Hanada ».
par Masumi Fukuda
Article 1 sur 5
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Sayuri Ogawa (pseudonyme, 27 ans), qui déclare être « la fille d’un ancien pasteur principal de l’Église de l’Unification », a attiré beaucoup d’attention l’année dernière (et peut-être aussi cette année).
Elle est apparue dans un certain nombre de médias, a assisté à des audiences organisées par des politiciens du parti au pouvoir et de l’opposition, et a tenu une conférence de presse au Club des correspondants étrangers du Japon. Peu de temps après cette conférence de presse, le Premier ministre Kishida a décidé d’exercer le droit du gouvernement de soumettre des questions à l’ex-Église de l’Unification [qui s’appelle désormais Fédération des familles pour la paix mondiale et l’unification]. Il avait auparavant été réticent à le faire, car il estimait que le cas de l’ex-Église de l’Unification ne remplissait pas les conditions prescrites par la loi pour une telle enquête. Lorsque le gouvernement exerce son droit de questionner une organisation religieuse, il s’agit d’une mesure qui peut précéder une demande de dissolution légale du groupe, à savoir ladite Église dans ce cas.
Dans le même temps, les délibérations sur la nouvelle Loi sur l’aide aux victimes, proposée en réponse aux problèmes de l’ex-Église de l’Unification, se sont poursuivies à un rythme inhabituellement rapide, si bien que le 7 décembre 2022, les partis au pouvoir et l’opposition sont parvenus à un accord. Le 9 décembre, Ogawa a été convoquée comme témoin à la Diète, et elle a déclaré en larmes : « Chaque jour, les membres de l’ex-Église de l’Unification ainsi que d’autres personnes m’ont traitée de ‘menteuse’ et d’’hypocrite’, et j’ai essayé d’accepter leurs paroles comme une opinion, mais, à la fin, je ne n’arrivais plus à le supporter. J’étais si malade que j’aurais préféré mourir. Je suis reconnaissante d’être autorisée à parler aujourd’hui à la Diète en tant que témoin officiel. »
Le lendemain, le 10 décembre, la Loi sur l’aide aux victimes a été adoptée. Malgré les calomnies dont elle se disait victime, Ogawa a grandement contribué à la décision du gouvernement d’exercer le droit de questionner l’ex-Église de l’Unification et à la promulgation de la nouvelle loi. La majorité de l’opinion publique soutient la dissolution de l’Église et considère Ogawa comme une femme digne de considération.
Or, comme elle l’a elle-même mentionné par inadvertance à la Diète, certains doutent fortement de la vraisemblance de ses déclarations. Celles-ci varient avec le temps, et la chronologie de son histoire est souvent incohérente.
Il va sans dire que ceux qui font des déclarations dans l’espace public portent une grande responsabilité. Si de fausses déclarations influencent la politique nationale, c’est une tâche qui restera dans l’histoire politique de notre pays et on s’en souviendra à l’avenir.
À la fin de l’année dernière, j’ai rencontré les parents de Sayuri Ogawa quelque part dans la préfecture de Mie. Son père est un homme grand et mince au regard intelligent, et sa mère une petite femme au sourire aimable. Leur propre fille les avait dénoncés, tant pour la maltraitance à caractère religieux à laquelle ils l’auraient soumise, que pour la précarité qu’elle prétend avoir dû endurer à cause des donations importantes qu’ils faisaient à l’ex-Église de l’Unification.
Le père a déclaré : « Il est difficile pour des parents d’être critiqués de la sorte, mais je ne peux blâmer ma fille, car il est vrai qu’elle a souffert, même si ce qu’elle dit est basé sur un malentendu. »
C’est le 20 juillet 2022 que ses parents ont appris que leur fille aînée, mariée et vivant dans l’agglomération de Tokyo, parlait aux médias et affirmait avoir été victime de l’ex-Église de l’Unification. Son père, que j’appellerai Yoshihiko (un pseudonyme), m’a dit : « Le pasteur principal de notre église locale nous en a parlé, et j’ai regardé l’enregistrement de Zero News [un programme d’information du soir sur Nippon Television Network Corporation] le 15 juillet. Je ne me souviens plus très bien des détails. Mais mon deuxième fils a parlé à ma fille au téléphone et nous a dit : ʽJe pense qu’elle fait cela pour évacuer son stress lié à l’éducation de son enfant.ʼ Donc, je ne l’ai pas pris trop au sérieux à ce moment-là. »
« Plus tard, cependant, le 15 août, j’ai regardé l’enregistrement du journal télévisé de MBS (Mainichi Broadcasting System) diffusé le 4 août, et j’ai réalisé que la situation était beaucoup plus grave que je ne l’avais pensé. Je ne comprenais pas pourquoi notre relation parent-enfant, qui avait été bonne jusqu’à notre dernière rencontre le 9 juillet, avait tant changé, et je me demandais pourquoi elle disait tant de choses qui n’étaient pas vraies. Cependant, j’ai réfléchi à mes propres manquements en tant que parent, et le lendemain, le 16 août, après mûre réflexion, j’ai écrit un message et l’ai envoyé à ma fille via [l’application de messagerie] LINE. »
« Ce n’est qu’après ce message que j’ai pris connaissance du fil Twitter de ma fille. Non seulement elle y racontait de nombreuses histoires qui n’étaient pas vraies, mais je ressentais aussi son fort ressentiment et son hostilité envers l’Église, et je me suis inquiété de son état d’esprit. »
Comme Ogawa l’a révélé elle-même, elle avait été examinée par des médecins et hospitalisée plusieurs fois par le passé pour des troubles psychiatriques. Ses parents étaient inquiets par-dessus tout pour la santé physique et mentale de leur fille.
Mais ils avaient aussi d’autres inquiétudes.
« Ce que notre fille dit de nous n’est qu’une affaire de famille, a déclaré son père, mais l’image de l’Église et celle des membres de la deuxième génération ont été sérieusement endommagées par ses déclarations. Si cette campagne conduit à la dissolution de l’Église, de nombreux membres de l’Église perdront le soutien spirituel et d’autres avantages qui comptent pour eux. Quand je pense à leur douleur, je ressens un grand sentiment de responsabilité. »
Déchirés entre leur fille et leur Église, ses parents sont profondément inquiets.
Comme l’a souligné son père, Ogawa a d’abord attiré l’attention du public sur Twitter.
Elle semble avoir plusieurs comptes Twitter, mais lorsque l’ex-Église de l’Unification a commencé à être calomniée après l’assassinat de l’ancien Premier ministre Abe, elle a commencé à utiliser un compte appelé « La fille de l’ancien pasteur principal de l’Église de l’Unification ». Elle dénonçait sans cesse la malveillance de ses parents, qui sont membres de cette Église, ainsi que de l’Église elle-même.

Dans un tweet du 13 juillet 2022, elle a écrit : « Depuis que je suis petite, j’ai été forcée de vivre dans la pauvreté, j’ai été victime de harcèlement à l’école, mais mes parents sortaient simplement pour déjeuner avec d’autres croyants. Lorsque j’ai commencé un travail à temps partiel, mes parents ont pris tout mon salaire, et l’argent que j’avais essayé de cacher et d’économiser a été soustrait sans ma permission, lorsque j’ai été hospitalisée pour la première fois dans un service psychiatrique. La raison de mon hospitalisation était que ma famille maltraitait ma grand-mère, qui était dépendante. Tous les jours, les membres de ma famille lui criaient dessus, lui disant qu’ils espéraient la voir mourir bientôt, et ils se comportaient violemment avec elle. Papa, qui était le pasteur principal de l’Église, faisait semblant de ne rien voir et nous disait, à nous les enfants : ʽC’est la faute de grand-mère et de votre mère.ʼ Maman travaillait toujours d’arrache-pied pour atteindre son quota de dons, empruntant de l’argent pour maintenir sa position de responsable du département local des femmes de l’Église. À un moment donné, j’ai trouvé le courage d’avouer à ma mère que j’avais été victime de harcèlement et même déshabillée, mais elle m’a simplement répondu : ʽDieu attend beaucoup de toi. Prends-le comme un défi d’amour.ʼ Elle expliquait tout avec Dieu, alors j’ai regretté de lui avoir raconté cette histoire.
Je voulais juste qu’ils me considèrent avec sincérité, et qu’ils me disent quelque chose en tant que parents.
Lorsque j’ai commencé un travail, je ne m’intégrais pas dans mon équipe. J’étais déprimée et je me suis renfermée sur moi-même. Je passais mes journées à regarder le plafond.
Maman me traitait gentiment à la maison, et semblait être la seule personne qui cherchait à m’aider. Mais j’ai appris qu’elle se plaignait à ma petite sœur quand j’étais absente : ʽQuand va-t-elle travailler ? Il faut qu’elle ramène bientôt de l’argent à la maison.ʼ J’ai donc décidé de quitter l’Église et de m’enfuir de chez moi.
Je suis allée à la police pour me plaindre que mes parents retiraient de l’argent de mon compte sans ma permission, mais ils m’ont dit que c’était un problème familial qu’il fallait résoudre en famille.
Je ne suis pas d’accord avec ce qu’a fait le criminel qui a tué Abe. Mais à ce moment-là, je voulais aussi tuer ou incendier et réduire en cendres les locaux de l’Église et les principaux dirigeants. Je serais donc devenue une criminelle si je n’avais pas rencontré l’homme qui est maintenant mon mari bien-aimé.
Désolée, j’ai griffonné cela rapidement, il faudrait encore corriger. En fait, ma maladie mentale a été déclenchée par l’exploitation de mes parents, à qui je faisais confiance à l’époque. »
Elle avait également écrit sur le même compte Twitter la veille, le 12 juillet : « C’est amusant de voir l’Église de l’Unification en feu, LOL [laughing out of loud], Eog Manse !!!!! » Elle utilisait une expression coréenne. « Manse » signifie « dix mille ans » en coréen et on l’utilise pour souhaiter une longue vie, tout comme le « Banzai » japonais. « Eog » renforce « manse », les deux mots indiquant une période de temps encore plus longue, littéralement 100 millions d’années, comme « Banbanzai » (dix mille et dix mille ans) en japonais. Elle criait donc « Hourra », et on avait l’impression qu’elle était très heureuse de voir l’ex-Église de l’Unification faire l’objet d’un bashing intensif.
Certains lecteurs peuvent trouver cela étrange, mais il est vrai que plus une histoire est extrême, plus les médias se jettent facilement dessus sans poser de questions. Le 4 août, la jeune femme est apparue pour la première fois sur la chaîne régionale MBS News pour la région de Kinki, sous le pseudonyme de « Sayuri Ogawa ». La partie de l’interview où elle discutait de la situation avec sa famille à la maison reprenait largement l’histoire qu’elle avait racontée sur Twitter, mais certaines parties étaient plus précises.
Par exemple, lorsqu’elle parlait de la précarité de son enfance, elle disait : « Mes parents confisquaient tous les cadeaux en argent que je recevais de mes proches pour le Nouvel An, et ils ne m’ont jamais offert de cadeaux pour Noël ou pour mon anniversaire. » La famille n’avait pas d’argent, disait-elle, mais il y avait des vases et des sceaux à la maison. Il s’agissait d’objets normalement offerts par l’ex-Église de l’Unification aux donateurs, ce qui impliquait que ses parents avaient fait des dons importants.
Ogawa a justifié sa décision de quitter l’Église par la situation familiale et les querelles sur les soins à donner à sa grand-mère maternelle. Elle a dit que sa mère, qui était fatiguée de s’occuper de sa propre mère, était devenue sévère avec elle, et que le stress avait provoqué chez elle des crises de panique.
J’y vois déjà une contradiction. Dans le compte Twitter qu’elle a utilisé pour critiquer l’Église, Ogawa a déclaré : « J’ai appris qu’elle [ma mère] se plaignait à ma jeune sœur lorsque j’étais absente : ʽQuand va-t-elle travailler ? Il faut qu’elle ramène bientôt de l’argent à la maison.ʼ Alors, j’ai décidé de quitter l’Église et de m’enfuir de la maison. »
Pourtant, elle avait initialement déclaré sur Twitter que la raison pour laquelle elle était devenue psychotique (et qui a conduit à son hospitalisation dans un centre de soins psychiatriques) était que sa famille « abusait de ma grand-mère dépendante. » Mais à la fin du même fil Twitter, elle s’était corrigée : « Désolée, j’ai griffonné cela rapidement, il faudrait encore corriger. En fait, ma maladie mentale a été déclenchée par l’exploitation de mes parents, à qui je faisais confiance à l’époque. »
Or, dans l’interview avec MBS News, elle est largement revenue à sa déclaration initiale sur Twitter, celle qu’elle avait ensuite corrigée. Elle a affirmé : « Ma mère, qui était fatiguée de s’occuper de sa propre mère, était devenue dure avec moi, et le stress avait provoqué chez moi un trouble panique. »

D’après l’interview, Ogawa est devenue suicidaire vers l’âge de 19 ans, c’est à dire avant d’avoir quitté l’Église, et elle a conservé cette tendance par la suite. Elle a même écrit une lettre d’adieu. Elle l’a gardée dans un classeur transparent. L’émission de télévision s’est fait un plaisir de montrer une partie de cette lettre : « Je n’arrive toujours pas à digérer les erreurs de mon père et de ma mère. C’est votre faute si je suis morte. Mais ce n’est pas un mensonge que je vous aimais. Je le regrette. Je le regrette. J’aurais voulu vivre. Je voulais aimer et être aimée. »
Comme je l’ai indiqué au début de cet article, Ogawa a maintenant 27 ans. La caméra de télévision a montré un message qu’elle aurait écrit quand elle avait 19 ans. Pourtant, le papier sur lequel le message était écrit semblait neuf. De plus, il ne présentait aucune marque de pliage, et rien n’indiquait qu’il avait déjà été plié. Normalement, on plie et on cache ces lettres d’adieu. En outre, elle a affirmé qu’elle avait également écrit des mots choquants dans cette lettre : « D’abord, je voulais tuer ma grand-mère. Puis, quelqu’un de ma famille. Je me fichais de savoir qui c’était, mais je voulais que l’un d’eux meure. »
Pourtant, n’avait-elle pas le cœur brisé du fait que sa famille maltraitait sa grand-mère dépendante ?
En fin de compte, Ogawa a été approchée par divers médias. Dans une émission diffusée sur YouTube, elle a raconté qu’en participant à une formation lors d’un événement de l’Eglise, elle avait été harcelée sexuellement par un leader de groupe masculin. On lui avait dit que cela s’était produit parce qu’elle était possédée par un esprit maléfique. Elle a déclaré avoir été envoyée dans un établissement de l’Église où l’on exorcise les mauvais esprits, à Cheongpyeong, en Corée, et qu’elle y avait fait une dépression et avait dû être hospitalisée.
Elle a également affirmé que trois de ses six frères et sœurs avaient été adoptés par d’autres membres de l’Église, mais que l’aînée de ses trois jeunes sœurs avait fini par revenir à la maison. Les pratiques d’adoption dans l’ex-Église de l’Unification sont devenues un sujet de débat dans les médias. Dans des interviews ultérieures, Ogawa a sévèrement critiqué cette pratique. « C’est presque comme un trafic d’êtres humains », a-t-elle déclaré. Or, à l’époque de la première vidéo YouTube, elle avait déclaré qu’elle avait été « heureuse que mes sœurs soient adoptées. Chacune d’elles est devenue l’enfant unique de la famille d’adoption, et a été vraiment bien entourée. »
Les politiciens qui voulaient comprendre la réalité de l’ex-Église de l’Unification ont commencé à l’approcher également. Le 23 août, elle a assisté à une audience organisée par le Parti démocratique constitutionnel et partagé avec les politiciens ce qu’elle prétendait avoir été sa triste expérience :
« Puisque mes parents ont fait des dons importants à l’église, comme dans le cas de l’assassin d’Abe, je suis née pauvre et je l’ai toujours été. J’ai été longtemps maltraitée à l’école à cause de cela. Dès l’enfance, on m’obligeait à assister à des événements et à des services religieux, et s’il y avait des événements à l’église un jour de semaine, j’étais obligée de m’absenter de l’école pour y assister. On me disait que les relations amoureuses étaient mauvaises. Mes parents ne permettaient rien qui soit contraire aux doctrines de l’Église, comme la télévision, les bandes dessinées, ou les romans d’amour. Telle était ma vie.
Si j’ai décidé de quitter l’Église, c’est en partie à cause de l’argent. J’ai commencé un travail à temps partiel quand j’étais lycéenne, mais tout l’argent était confisqué par mes parents, car ils avaient du mal à gagner leur vie. Après avoir obtenu mon diplôme de fin d’études secondaires, je gagnais environ 100 000 yens par mois avec mon travail à temps partiel, mais mes parents confisquaient tout mon salaire. Ils prétendaient avoir besoin de l’argent pour les dépenses courantes de la famille, mais en fait ils le dépensaient pour leurs dons à l’Église. Lorsque j’ai été hospitalisée dans un service psychiatrique, ma mère a soustrait toutes mes économies, que j’avais cachées.
La deuxième raison pour laquelle j’ai quitté l’Église était d’ordre psychologique. Mes parents sont devenus verbalement abusifs et violents envers ma grand-mère qui était dépendante, pendant mes années de lycée. Ils lui disaient : ‘Tu devrais mourir !’, ils la battaient et la frappaient à plusieurs reprises. Ces paroles et ces violences étaient totalement incompatibles avec les doctrines sur ‘l’importance de la famille’ ou sur ‘l’amour vrai’ que j’entendais proclamer tous les jours. Face à ces contradictions, j’ai commencé à me poser des questions.
Au cours d’une session de formation de 21 jours à laquelle je devais assister avant de pouvoir participer à un mariage collectif, j’ai été harcelée sexuellement par un leader de groupe masculin. Plus tard, lorsque j’ai assisté à trois sessions de formation au centre de formation de Cheongpyeong, en Corée, où on devait expulser mes mauvais esprits, j’ai vu de nombreux croyants qui souffraient de troubles mentaux. Je suis moi-même devenue instable mentalement, et j’ai développé une maladie psychique.
Le médecin ne m’a pas donné de nom précis pour ma maladie, mais c’était comme un trouble panique, une dépression ou une schizophrénie. »
Elle a conclu en disant : « Tout comme Yamagami, le suspect de l’assassinat d’Abe, j’ai été victime de l’ex-Église de l’Unification. »

Lors de la conférence de presse qui s’est tenue au Club des correspondants étrangers du Japon le 7 octobre, un événement inattendu s’est produit. Cinquante minutes après le début de la conférence, alors qu’Ogawa avait presque terminé son discours, la femme étrangère qui présidait l’événement a soudain commencé à parler au mari d’Ogawa, qui était également présent, tout en regardant des documents. Tout de suite après, son mari a pris la parole au nom d’Ogawa.
« Je vais parler en son nom, a-t-il dit. Je viens de recevoir un message d’un membre de l’ex-Église de l’Unification. Les signatures de ses parents y figurent. En résumé, ils disent qu’elle est mentalement perturbée. Et depuis l’assassinat de l’ancien Premier ministre Abe, son état s’est aggravé et elle a raconté de nombreux mensonges. Pour cette raison, nous vous demandons d’annuler immédiatement cette conférence de presse. »
Ogawa, qui était assise à côté de son mari, était clairement bouleversée par ces mots. Puis elle a déclaré en larmes que son trouble de la personnalité était guéri depuis plusieurs années, et qu’elle était désormais en bonne santé. Elle a conclu : « Je pense que beaucoup de gens qui ont vu cela comprendront qui a raison, entre ceux qui persistent à affirmer qu’ils ont raison, ou moi-même. »
Ainsi, une image de l’ex-Église de l’Unification s’est répandue dans le monde entier, celle d’une une organisation méprisable, qui manipulait les parents d’une ancienne membre pour empêcher la conférence de presse de leur fille.