À cause de la campagne médiatique qui a suivi l’assassinat d’Abe, certains jeunes croyants ont vu leurs offres d’emploi annulées, ont perdu leur travail ou ont divorcé de leur conjoint.
par Masumi Fukuda
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Kiaki Kojima est une autre enfant bénie, une croyante de deuxième génération dont les parents se sont mariés lors d’une cérémonie de mariage collectif. Sa mère est japonaise et son père coréen. Elle travaille actuellement comme employée dans un centre de la Fédération des familles. Elle a aussi exprimé ses réflexions dans sa pétition : « Je suis une fidèle de la deuxième génération. Je suis profondément bouleversée par ce que je lis et vois dans les médias, jour après jour. Mes parents se sont rencontrés et se sont mariés dans le cadre d’un ‘mariage béni’ de l’Église de l’Unification. Sans l’Église, je ne serais pas née. Chaque fois que l’honorabilité de l’Église est bafouée, j’ai l’impression que c’est le mode de vie de mes parents et ma propre existence que l’on bafoue également… Je respecte mes parents, qui se dévouent au service du Japon et du monde. Dès l’enfance, j’attendais avec impatience d’aller à l’église le dimanche. Les membres de l’église m’ont toujours bien traitée, comme le ferait une famille. Ne nous enlevez pas cette source de réconfort. J’ai été très choquée d’entendre le dirigeant du Japon, le Premier ministre Kishida, déclarer que ‘l’ex-Église de l’Unification est une organisation antisociale’. Je vous en prie, ne pensez pas que les informations diffusées actuellement par les médias reflètent la réalité de l’Église. J’espère que vous écouterez les deux parties et que vous parviendrez à un jugement équitable ».
Yoko Ueda a grandi avec des parents qui n’ont été bénis qu’après sa naissance. Elle travaille actuellement pour une entreprise affiliée à l’Église. Voici la déclaration qu’elle a préparée, en espérant qu’elle pourrait la lire en tant que représentante des membres.
« Je suis une croyante de la deuxième génération, née et élevée par des parents qui sont des membres fidèles de la Fédération des familles pour la paix mondiale et l’unification (ex-Église de l’Unification). Aussi loin que je me souvienne, aller à l’église a toujours fait partie de ma vie. A présent, cela fait vingt ans que je fréquente l’Église. Nous savons tous qu’elle a des défauts et des problèmes. En fait, en tant que membres de la deuxième génération, nous savons mieux que quiconque ce qu’il faudrait corriger. Bien sûr, l’Église a beaucoup changé au cours des vingt dernières années. Le changement est toujours en cours. J’ai vu mes parents faire des efforts pour renforcer leur amour mutuel et leur caractère grâce aux enseignements de l’Église. Je les respecte vraiment et je crois qu’ils ont une merveilleuse personnalité. Sincèrement parlant, c’est grâce à l’Église de l’Unification et à la Fédération des familles que j’ai aujourd’hui une famille très heureuse ».
« Les rumeurs qu’on diffuse dans la société japonaise aujourd’hui, poursuit le texte d’Ueda, ne représentent pas la réalité de l’Église. Pourquoi certains tentent-ils de dissoudre une Église qui apporte tant de joie à notre âme, alors qu’ils suscitent la sympathie du public envers l’assassin responsable du meurtre de l’ancien Premier ministre Abe ? Pourquoi n’écoutez-vous que quelques avocats et anciens membres dont l’idéologie est en conflit avec la nôtre, mais pas la voix de ceux qui restent dans l’Église ? Sommes-nous, en tant que membres, des citoyens de seconde zone ? Sommes-nous un groupe de personnes malveillantes, comparables aux meurtriers aveugles d’Aum Shinrikyo ? N’avons-nous même pas le droit d’exister ? Certaines de nos églises ont été contraintes de quitter leurs locaux, et certains magasins dont nous étions les clients ont cessé de nous vendre des produits. Et ce n’est pas tout. Certains parmi nous ont été rejetés par des établissements d’enseignement supérieur, ont vu leurs offres d’emploi annulées par les entreprises qui les avaient proposées, ont été contraints de démissionner, et ont même divorcé ou tenté de se suicider. Étant des personnes religieuses, nombreux sont les croyants qui serrent les dents et endurent la situation, même si on les maltraite contre toute raison. Cependant, lorsque je pense à l’Église qui a pris soin de moi depuis mon enfance, ainsi qu’aux nombreux membres merveilleux que je connais, je sens que je ne peux pas rester silencieuse sans rien faire. Voilà pourquoi je présente aujourd’hui une pétition signée par 23 000 croyants ».
Comme l’affirme Ueda dans sa pétition, la couverture médiatique extrêmement partiale de l’ex-Église de l’Unification a profondément blessé les membres de la Fédération des familles, qu’ils soient de la première ou de la deuxième génération.


« Des membres de la génération de nos parents nous disent que le fait de regarder la télévision les plonge dans l’angoisse, la déprime et l’hyperventilation, et dans une intense souffrance, explique Ueda. Et certains d’entre eux se sentent coupables d’avoir transmis ce fardeau à leurs enfants ».
« Au début, me dit Kojima, lorsqu’aux nouvelles je voyais des informations si éloignées de la réalité de la Fédération des familles, je pensais que c’était juste un malentendu que je devais rapidement dissiper, et je me demandais comment faire connaître la vérité. Je suis donc allée sur YouTube et j’ai posté des informations avec beaucoup de sincérité. Mais peu à peu, j’ai compris qu’il ne s’agissait pas simplement d’un malentendu. Ils avaient une idée claire du message qu’ils voulaient faire passer, et ils ne cherchaient que des témoins qui confirmeraient cette idée. Tout ce que nous pourrions dire, en tant que membres de la deuxième génération favorables à l’Église, n’aurait aucune importance à leurs yeux ».
De fait, les anciens membres mécontents, de la première comme de la deuxième génération, sont omniprésents dans les médias. Ils utilisent tous des pseudonymes et sont extrêmement critiques à l’égard de l’Église. Les médias présentent une image stéréotypée des anciens membres et s’arrangent pour que les membres actuels restent invisibles aux yeux de l’opinion publique.
« Mais, selon Kojima, les médias sont conscients que les membres actifs sont absents de leurs reportages. Aussi, pour éviter toute critique, ils cherchent à interviewer certains d’entre eux. Les membres qui sont sur Twitter semblent être contactés l’un après l’autre ».
Cependant, les médias cherchent à sélectionner des membres qui correspondent à leurs intentions. Ils peuvent être modérément positifs à l’égard de l’Église. Mais ils doivent exprimer des doutes, dans la parole ou l’action, et il faut absolument qu’ils mentionnent quelque chose de négatif. Dans le cas contraire, les journalistes leur coupent la parole, ou bien leurs témoignages sont coupés au montage. C’est ainsi qu’ils fonctionnent. Certains membres engagés seraient heureux de sortir de l’ombre et d’obtenir ne serait-ce qu’un moment de visibilité, même si les médias ne citaient qu’une seule de leurs remarques hors contexte. Mais ce n’est pas ce qui se passe.
D’après Kojima : « Un ami qui se bat vaillamment sur Twitter m’a dit que, s’ils contactent des membres actifs, quand ils se rendent compte qu’ils ont une foi ferme et ne vacillent pas, ils disent simplement ‘D’accord’, puis raccrochent ».
À la suite des reportages dans les médias, chaque jour les membres sont qualifiés d’épithètes discriminatoires injustifiés, comme « antisocial » ou « sectaire ». C’est un discours de haine. Paradoxalement, le camp anti-Église de l’Unification et les membres du Réseau national des avocats contre les ventes spirituelles, tel l’avocat Masaki Kito, qui se présente comme un « avocat des droits de l’homme », sont ceux qui violent systématiquement les droits de l’homme en diffusant des discours de haine.
Ueda l’explique en détail. « Ceux qui ont eu un contact direct avec les fidèles de la Fédération des familles, et qui ont été exposés à nos doctrines, n’utiliseraient jamais ces qualificatifs péjoratifs, dit-elle. L’image des membres de la Fédération des familles qui circule dans la société est celle de robots ayant subi un lavage de cerveau, alors qu’en réalité, il s’agit de personnes au grand cœur et d’une grande humanité. Veuillez réfléchir au fait que ces étiquettes causent une douleur indicible aux membres de la deuxième génération, qui sont en plein dans la fragilité de leur adolescence, et à qui l’on dénie fondamentalement leur identité. Les rapports des médias aujourd’hui sont un mélange d’exagérations, de mensonges et de spéculations. Cessez de blesser les membres de la Fédération des familles. Il faut que les gens sachent ce qu’est vraiment l’Église ».
Saito explique également avec tristesse : « Je suis partie à l’étranger pour collecter des fonds, faire un travail missionnaire et du bénévolat pour Dieu et pour mes semblables. J’étais fière de mes activités, mais maintenant, j’ai l’impression qu’on me dit que tout ce que j’ai fait était mal. Si l’Église a commis des fautes dans le passé, j’en suis désolée, mais il est triste et affligeant que les médias ne racontent que la partie la plus négative de l’histoire ».
Kojima fait part également de sa déception et de sa frustration. « Nous n’avons tué personne et nous ne correspondons en rien à la définition d’’antisocial’. Je suis donc choquée d’être qualifiée d’antisociale. Si je n’étais pas moi-même membre de la deuxième génération de la Fédération des familles, après avoir lu les médias, j’aurais pu les accuser et conclure que je ne voulais rien à voir avec cette Église. Mais ce qu’on dit dans les médias est loin d’être la vérité, et c’est vraiment triste. Je ne sais pas quoi faire maintenant pour que les gens comprennent, je suis vraiment à court de paroles ».


Il y a eu un temps où des journalistes suivaient Kojima lorsqu’elle se rendait à l’église. Chaque fois qu’elle en sortait, ils la suivaient avec leurs caméras, lui posant ce genre de questions : « Vous dit-on comment voter aux élections ? », « Que pensez-vous des grosses donations ? », et ils ne cessaient de la poursuivre.
« Je désirais vraiment leur dire la vérité sur l’Église, dit-elle. Mais je savais que si je répondais à ces questions, et si je ne disais pas ce qu’ils voulaient entendre, mes réponses seraient coupées. Je voulais leur parler, mais en même temps, je sentais qu’il ne fallait pas le faire. C’était un dilemme douloureux ».
Il y a aussi de graves discriminations. Comme je l’ai mentionné précédemment, Kojima est actuellement employée par un centre de la Fédération des familles. Son amie, également employée, a perdu sa chambre parce que son contrat de location n’a pas été renouvelé. Le propriétaire a déclaré qu’elle était une employée de la Fédération des familles et qu’il ne pouvait pas louer à un membre de l’ex-Église de l’Unification, si bien que le contrat a été résilié. Par la suite, elle a visité plusieurs agences immobilières, mais n’a pas trouvé la moindre chambre à louer. Désespérée, elle a demandé à ses connaissances : « Connaissez-vous un endroit où je pourrais loger ? » Peu après, elle a trouvé un appartement en colocation, jusqu’à ce qu’elle trouve enfin son propre logement à louer.
Il existe également des cas d’étudiants diplômés d’une université sud-coréenne affiliée à l’ex-Église de l’Unification, qui ont vu leurs offres d’emploi annulées les unes après les autres par des entreprises japonaises.