Dans leurs rapports avec l’Agence, les fidèles de la deuxième génération de la Fédération des familles se sont sentis discriminés et humiliés.
par Masumi Fukuda
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Le gouvernement a clairement fait tout ce qui était en son pouvoir pour minimiser la pétition favorable à l’Église de l’Unification/Fédération des familles, tout en promouvant celle qui lui était défavorable. Une fois de plus, je voudrais dire qu’il s’agit d’un cas de discrimination. Bien entendu, les membres de la Fédération des familles ont été scandalisés par cet incident. Même des non-membres et des internautes politiquement conservateurs ont déclaré sur Twitter : « C’est de la discrimination ! ».
En tant qu’autrice de cet article, j’ai appelé l’Agence des affaires culturelles pour protester et pour obtenir un entretien. J’ai parlé à Hiroaki Ishizaki, le chef de la Division des affaires religieuses, qui avait accueilli avec joie la pétition en ligne contre la Fédération des familles des mains d’Ogawa.
Je lui ai dit : « C’est injuste. Pourquoi avez-vous accepté leur pétition en ligne mais pas celle de la Fédération des familles, qui était signée à la main avec des noms authentiques ? D’après les médias, vous avez répondu que vous aviez agi ainsi ‘parce que les journalistes auraient fait des histoires’. Est-ce vrai ? »
Le directeur Ishizaki a répondu : « J’ai eu l’impression que la Fédération des familles ne souhaitait pas vraiment une réunion en face à face ». « Ce n’est pas vrai, ai-je répondu. On m’a dit qu’ils voulaient apporter la pétition en personne ». « Non, ce n’était pas le cas », a-t-il insisté avec obstination.
Lorsque je lui ai demandé : « Une pétition en ligne devrait avoir moins de poids qu’une pétition signée à la main, n’est-ce pas ? », il a répondu : « Non, pour moi, c’est la même chose ». Il a ensuite demandé de manière désagréable : « Pourquoi m’appelez-vous ? C’est l’Église de l’Unification qui devrait me contacter personnellement ». Il devait savoir que la Fédération des familles avait décidé de faire profil bas dans ses relations avec le MEXT (Ministère de l’Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie, dont l’Agence fait partie), qui est justement l’organe décisionnel pour ce qui concerne la demande de dissolution. Je pense qu’il en était conscient lorsqu’il m’a répondu.
Pourtant, c’est ce même directeur Ishizaki qui a applaudi et encouragé ceux qui lui ont apporté la pétition remplie de pseudonymes et qui leur a dit : « Je ferai ce qu’il faut pour rassembler suffisamment de preuves afin d’éviter que la demande [de dissolution légale de l’ex-Église de l’Unification] ne soit rejetée par le tribunal ».
J’ai eu l’impression que, tout en sachant que leur position n’était pas raisonnable, les fonctionnaires du MEXT avaient déjà décidé que, quels que soient les résultats de leur enquête, ils continueraient à demander la dissolution de la Fédération des familles.
Écoutons les déclarations sincères de trois fidèles de la deuxième génération, qui sont des membres actifs de la Fédération des familles.
Yuri Saito a un emploi régulier en dehors de la Fédération. « Avant l’assassinat de l’ancien Premier ministre Abe, je disais à mes amis sur mon lieu de travail que j’étais croyante ».
L’Église de l’Unification était critiquée avant même la naissance de Saito. Pourtant, ses amis ne semblaient pas avoir une mauvaise image de l’Église. « Chaque fois que mes amis se posaient des questions sur leur vie ou avaient besoin d’aide, me dit-elle, je leur suggérais d’étudier le Principe de l’Unification, car cela pouvait changer leur vie. Certains ont volontiers accepté de venir à l’église. Les personnes que je rencontrais dans le cadre du travail bénévole que j’effectuais avec mes amis de l’Église semblaient également avoir une bonne impression de nous. Je pense que nous avons pu établir des relations de confiance avec elles. Mais après l’assassinat d’Abe, il m’a été difficile de dire aux autres que j’étais membre de la Fédération des familles ».
Saito est une enfant « bénie » de la deuxième génération, c’est-à-dire qu’elle est née de parents qui ont participé à un mariage collectif. « J’ai traversé une période difficile pendant mes études, dit-elle, et je me suis tenue à l’écart de la Fédération des familles pendant une longue période. Mais je suis revenue parce que je ressentais que c’est là qu’était ma place. Aujourd’hui, cette place risque de disparaître. C’est comme si je perdais ma maison et ma famille. C’est pourquoi, lorsque l’idée de la pétition est apparue, j’ai écrit mon texte et je l’ai signé dans l’espoir de montrer ce qu’est vraiment la Fédération des familles, malgré toutes les critiques émises dans la société japonaise. Je n’ai pas pensé aux difficultés que je pourrais encourir en signant la pétition. Au contraire, j’étais prête à faire tout ce que je pouvais ».
Voici ce que Saito a écrit dans sa pétition : « Je suis née et j’ai été élevée en tant qu’enfant bénie de la deuxième génération de la Fédération des familles, connue auparavant sous le nom d’Église de l’Unification. Pour être honnête, il y a eu une période de ma vie où je me suis tenue à l’écart et où j’ai souhaité qu’elle disparaisse. Mais ensuite, je me suis dit que je ne voulais pas tirer des conclusions sur l’Église en me basant uniquement sur mes propres sentiments superficiels, sans étudier la question plus en profondeur. Je ne voulais pas non plus me fier à ce que mes parents m’avaient dit. J’ai donc commencé à étudier la doctrine et l’histoire de l’Église par moi-même, car je voulais comprendre les choses plus clairement. Et je suis revenue. C’est pourquoi l’idée d’une dissolution de cette organisation m’est aujourd’hui si pénible. Il est peut-être vrai que, dans le passé, certains membres de l’Église ont pu causer des troubles sociaux ou des problèmes. Cela s’est peut-être produit avant ma naissance. Malgré cela, je veux assumer la responsabilité de l’avenir en tant que jeune croyante. Je n’accomplirai peut-être pas de grandes choses. Mais la Fédération des familles est ma famille, c’est l’endroit qui m’a rendue forte, qui m’a protégée, qui m’a aimée au moment où j’en avais besoin, même lorsque je me méfiais de ceux qui m’entouraient et que je voulais mourir. Je vous demande respectueusement de ne pas dissoudre l’organisation ».
Les membres de la génération de Saito n’ont jamais été impliqués dans les prétendues « ventes spirituelles », ces pratiques commerciales frauduleuses dont certains membres de l’Église de l’Unification ont été accusés. Ils n’ont pas non plus été impliqués dans un travail missionnaire dissimulant la vraie identité de l’Église, une autre accusation fréquente à l’encontre du mouvement. Ils n’ont jamais été contraints par leur Église d’atteindre un quota de dons.
Ils ne sont pas responsables des incidents du passé. Cependant, à cause des terribles calomnies émanant du camp anti-Église de l’unification et des médias, ils sont désormais angoissés par des événements susceptibles de s’être produits avant leur naissance, et ils s’en sentent même coupables. C’en est trop.