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Peut-on se fier aux apostats ? 4. Tous les anciens membres ne sont pas des apostats

02/24/2022Massimo Introvigne |

Malheureusement les médias confondent souvent deux catégories de personnes bien distinctes : les anciens membres d’organisations religieuses et les apostats. La plupart des anciens membres ne sont pas des apostats.

Article 4 sur 5. Lire l’article 1, l’article 2 et l’article 3.

Read the original article in English.

The Politics of Religious Apostasy (1998) est un ouvrage majeur sur (entre autres) la distinction entre les différentes catégories d’anciens membres.
The Politics of Religious Apostasy (1998) est un ouvrage majeur sur (entre autres) la distinction entre les différentes catégories d’anciens membres.

Une part importante des recherches récentes sur la désaffiliation s’intéresse à la manière dont les processus de désengagement sont influencés par la société. À partir d’une recherche menée plus tôt par David Bromley, éminent expert universitaire sur le thème de l’apostasie, les chercheurs ont établi une distinction entre trois catégories d’anciens membres des nouveaux mouvements religieux : les déserteurs, les anciens membres ordinaires, et les apostats.

D’anciens membres d’une même organisation peuvent entreprendre plus d’un processus de désengagement à la fois (une possibilité également évoquée par Bromley). Les trois catégories mentionnées représentent l’expérience d’anciens membres à un moment donné de leur histoire personnelle (un ancien membre ordinaire peut finalement décider de devenir apostat, et vice versa) et correspondent à des processus influencés par la société. Les interactions entre l’expérience psychologique et sociale d’une personne et son environnement se retrouvent dans son histoire au moment où elle quitte une organisation.

L’environnement désigne le contexte social où les anciens membres évoluent et dans lequel ils doivent rendre des comptes sur leur ancienne affiliation (avec plus ou moins de pression). Dans le passé, la manière de construire les processus de désengagement a fait l’objet de tentatives d’explications socio-psychologiques. Cependant, il n’existe pas de récit « absolu » ou « typique » d’un processus de départ. Tous ces récits sont influencés par la société, conditionnés par la culture et teintés politiquement. Il existe au moins trois différents types de récits de départ.

Les récits de type I définissent le processus de départ comme une désertion. Selon Bromley, « le rôle du déserteur peut être défini comme celui d’un membre de l’organisation qui négocie son départ principalement avec les dirigeants de la structure. Ces derniers lui accordent l’autorisation de renoncer à son rôle, contrôlent son processus de sortie et facilitent son changement de rôle. »

« Le récit est construit conjointement. D’une part, le membre sortant porte principalement la responsabilité morale de ne pas avoir été à la hauteur des performances attendues. D’autre part, l’organisation qui autorise sa sortie affirme son engagement à des normes morales élevées et conserve la confiance publique » (“The Social Construction of Contested Exit Roles: Defectors, Whistle-blowers, and Apostates,” in D.G. Bromley, ed., The Politics of Religious Apostasy: The Role of Apostates in the Transformation of Religious Movements, Westport, CT: Praeger Publishers, 1998, 19–48 [28]).

Dans les cas de type I, les membres sortants portent finalement l’entière responsabilité de leur départ de l’organisation. Ils admettent qu’ils n’étaient tout simplement pas en mesure de se conformer aux exigences de l’organisation. Les membres sortants ont tenté de s’intégrer mais ont échoué à cause de difficultés personnelles. Un processus de sortie est négocié entre l’organisation et les anciens membres dans le but de minimiser les dommages de part et d’autre. On s’attend à ce que les anciens membres expriment un certain regret de n’avoir pas été capables de rester dans l’organisation, qu’ils considèrent toujours comme bienveillante et possédant des normes morales élevées.

Les récits de type II sont les plus courants et les moins souvent abordés : ce sont ceux des anciens membres ordinaires. En effet, chaque jour des personnes quittent de nombreuses organisations. On sait peu de choses sur les processus réels de départ, à moins qu’ils ne soient contestés d’une manière ou d’une autre. Ceux qui ne sont pas contestés requièrent très peu de négociation entre les membres sortants, l’organisation qu’ils ont l’intention de quitter et l’environnement ou la société en général.

En fait, la société actuelle propose une histoire toute prête pour expliquer cette démarche naturelle de passer d’un « foyer » social à un autre dans différents domaines : une personne perd simplement tout intérêt, loyauté et engagement pour une expérience et en commence une nouvelle. Dans ce sens, un récit de type II implique forcément que celui qui part ne garde pas de vifs sentiments quant à cette expérience passée.

Etant donné que son sentiment de loyauté a diminué et qu’il a finalement quitté l’organisation, le récit de celui qui part fera naturellement allusion à des aspects négatifs ou des défauts de l’organisation. Cependant, il reconnaîtra sans doute que l’expérience a également été positive. En fait, le départ de l’ancien membre ordinaire ne nécessite généralement pas de justification ni d’examen approfondi des causes et des responsabilités qui l’ont motivé.

Les récits de type III définissent le rôle d’un apostat. Dans ce cas, les anciens membres changent radicalement de camp et deviennent des « ennemis professionnels » de l’organisation qu’ils ont quittée. Selon Bromley, « à travers la narration de son expérience personnelle, de sa captureet de son ultime évasion/sauvetage, l’apostat fait état sous forme condensée de tout ce que l’organisation à laquelle il appartenait a de plus mauvais » (“The Social Construction of Contested Exit Roles: Defectors, Whistle-blowers, and Apostates,” 36).

L’organisation qu’il a quittée pourrait aisément qualifier l’apostat de traître. Cependant, l’apostat adopte souvent un rôle de « victime » ou de « prisonnier » qui a agi sous la contrainte, surtout s’il a rejoint une association en opposition directe avec son ancienne organisation. Cela implique que cette dernière était l’incarnation même du mal. Au contact des mouvements antisectes, l’apostat découvre un certain nombre d’outils théoriques prêts à l’emploi (y compris de puissantes métaphores de lavage de cerveau), qui permettent d’expliquer précisément pourquoi l’organisation est malfaisante et prive ses membres de leur libre arbitre.

Un point essentiel, en fait, la clé pour comprendre cette série d’articles réside dans le fait que les apostats ne constituent qu’une minorité des anciens membres. Les médias devraient prendre en compte ce point en ce qui concerne les nouveaux mouvements religieux et les religions minoritaires. La plupart des anciens membres ne deviennent pas des militants opposés au groupe qu’ils ont quitté, ni ne le considèrent comme foncièrement mauvais. Ils sont simplement heureux de réintégrer la société. Si on leur demandait leur avis, ils diraient que leur ancienne religion avait des aspects positifs et négatifs.

A lecture by New Acropolis in France. From Twitter.
Une conférence de la Nouvelle Acropole en France.

Voici pour preuve un cas pratique. En 1999, j’ai dirigé une enquête parmi d’anciens membres d’un mouvement ésotérique en France appelé Nouvelle Acropole. Etant donné que ce mouvement ne se définit pas comme une organisation religieuse, les lois sur le traitement de données à caractère personnel n’ont pas été un obstacle pour accéder à une liste d’anciens membres utilisée uniquement pour envoyer des questionnaires anonymes. Sur les 120 réponses collectées, 11,7 % étaient des apostats pour 16,7 % des déserteurs et 71,6 % des anciens membres ordinaires (ces catégories sont expliquées dans l’article précédent de cette série).

Quand j’ai publié le résultat de mes recherches dans Nova Religio, la principale revue universitaire consacrée aux nouveaux mouvements religieux, j’ai remarqué que mes résultats étaient semblables à ceux obtenus par d’autres chercheurs sur des études similaires, menées auprès d’anciens membres de groupes qualifiés de « sectes ».

Pour des organisations religieuses plus grandes comme les Témoins de Jéhovah, les sondages sont plus difficiles à réaliser, car ils comptent des millions de membres. En considérant le taux moyen de désaffiliation des organisations religieuses, les anciens membres se comptent par dizaines de milliers. Cependant, la conclusion est la même chez les Témoins de Jéhovah : les anciens membres ordinaires constituent la majorité et les apostats une petite minorité.

Les détracteurs des Témoins de Jéhovah affirment que quelques 70 000 membres sont excommuniés ou quittent cette religion chaque année. Les chercheurs (pas seulement les anti-sectaires) publient des bibliographies d’articles et de livres hostiles aux Témoins de Jéhovah , d’émissions télévisées et d’évènements antisectes dans lesquels les anciens Témoins devenus apostats se présentent et attaquent l’organisation. Les nouveaux apostats, qui apparaissent au cours d’une année donnée, se comptent par centaines, ceux qui sont actifs mondialement sont peut-être quelques milliers.

La stratégie des apostats implique généralement une action publique. Cependant, même en envisageant que certains apostats ne dénigrent les Témoins de Jéhovah qu’en privé avec leur famille et leurs amis, nous arrivons à la conclusion que seul un pourcentage relativement faible d’anciens Témoins de Jéhovah deviennent des apostats. D’autres sont des déserteurs, qui restent en bonne relation avec l’organisation (pour preuve certains sont prêts à témoigner en faveur des Témoins de Jéhovah lors d’enquêtes publiques ou d’affaires judiciaires). La grande majorité sont des anciens membres ordinaires, et nous n’entendons pas parler d’eux.

Il est aussi important de noter que si les apostats ne représentent qu’un pourcentage minime des anciens membres, ils constituent un pourcentage encore plus faible de ceux qui ont appartenu à une organisation religieuse au cours de leur vie, en comptant non seulement tous les anciens membres, mais aussi ceux qui ne l’ont jamais quittée. Pourtant, les histoires de ces derniers sont considérées comme présentant moins d’intérêt ou sont reléguées au rang de propagande par les médias.

Avant même de se demander si les apostats sont dignes de confiance ou si leur expérience est représentative des membres d’une organisation religieuse, les médias devraient se rappeler que les faits relatés par les apostats ne sont ni caractéristiques nireprésentatifs de l’expérience des anciens membres. La plupart des anciens membres sont des « anciens membres ordinaires », et ont des sentiments mitigés envers les Témoins de Jéhovah ou d’autres groupes qu’ils ont quitté. Ils ne partagent pas les histoires horribles ou les récits de séquestration diffusés par les apostats.

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Massimo Introvigne
Massimo Introvigne

Massimo Introvigne (born June 14, 1955 in Rome) is an Italian sociologist of religions. He is the founder and managing director of the Center for Studies on New Religions (CESNUR), an international network of scholars who study new religious movements. Introvigne is the author of some 70 books and more than 100 articles in the field of sociology of religion. He was the main author of the Enciclopedia delle religioni in Italia (Encyclopedia of Religions in Italy). He is a member of the editorial board for the Interdisciplinary Journal of Research on Religion and of the executive board of University of California Press’ Nova Religio.  From January 5 to December 31, 2011, he has served as the “Representative on combating racism, xenophobia and discrimination, with a special focus on discrimination against Christians and members of other religions” of the Organization for Security and Co-operation in Europe (OSCE). From 2012 to 2015 he served as chairperson of the Observatory of Religious Liberty, instituted by the Italian Ministry of Foreign Affairs in order to monitor problems of religious liberty on a worldwide scale.

www.cesnur.org/

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