• Skip to primary navigation
  • Skip to main content
  • Skip to footer
  • HOME
  • ABOUT CHINA
    • NEWS
    • TESTIMONIES
    • OP-EDS
    • FEATURED
    • GLOSSARY
    • CHINA PERSECUTION MAP
  • FROM THE WORLD
    • NEWS
    • OP-EDS
    • FEATURED
    • TESTIMONIES
  • INTERVIEWS
  • DOCUMENTS AND TRANSLATIONS
    • DOCUMENTS
    • THE TAI JI MEN CASE
    • TRANSLATIONS
  • EVENTS
  • ABOUT
  • EDITORIAL BOARD
  • TOPICS

Bitter Winter

A magazine on religious liberty and human rights

three friends of winter
Home / Documents and Translations

Le nazisme en Ukraine – Mythes et Réalités – 7. La propagande russe, rien que de la propagande

04/13/2022Massimo Introvigne |

Oui, il y a des néo-nazis en Ukraine, antirusses et pro-russes. Non, l’Ukraine n’a pas besoin de “dénazification”.

Massimo Introvigne

Article 7 sur 7. Lisez l’article 1, l’article 2, l’article 3, l’article 4, l’article 5 et l’article 6.

Read the original article in English.

Propagande de diplomates russes sur Twitter. En fait, l’image vient d’un film sur la Seconde Guerre Mondiale
Propagande de diplomates russes sur Twitter. En fait, l’image vient d’un film sur la Seconde Guerre Mondiale

Il est maintenant temps de tirer des conclusions des six articles que j’ai consacrés à la question du nazisme en Ukraine. Ils montrent, je pense, que la propagande n’est que de la propagande, et la propagande de guerre est rarement de l’information.

Le nationalisme ukrainien et le mouvement du 19e siècle pour une Ukraine indépendante avaient une composante antisémite mais l’antisémitisme était malheureusement répandu presque partout à l’époque. Dans une série antérieure de Bitter Winter sur l’accusation antisémite de meurtre rituel, la fausse accusation selon laquelle les Juifs tuaient des enfants chrétiens afin d’utiliser leur sang pour des rites ésotériques, j’ai parlé du procès de Beilis en 1913. Ce fut l’un des cas les plus graves d’accusation de meurtre rituel, et ceci s’est passé à Kiev. Mais il est aussi vrai qu’un jury de citoyens ordinaires de Kiev a finalement trouvé non coupable l’accusé juif, Menahem Mendel Beilis (1874-1934).

Il y a eu des pogroms horribles en Ukraine, y compris dans la brève république ukrainienne indépendante de 1917-1920, mais il y a également eu des pogroms en Russie. Personnellement, je suis catholique romain et j’ai honte du rôle que des évêques et des prêtres catholiques, y compris dans l’ouest de l’Ukraine, ont joué dans la diffusion de l’antisémitisme. Pourtant, ceci n’était de nouveau pas une caractéristique distincte de l’Ukraine, vu que les chrétiens ont répandu l’antisémitisme dans plusieurs pays. Des activistes antisémites orthodoxes russes ont fabriqué les tristement célèbres “Protocoles des Sages de Sion” et ont produit d’autres matériaux antisémites qui ont circulé dans le monde.

L’histoire de l’Ukraine après l’indépendance est dominée par la tragédie de l’Holodomor, la famine artificielle créée par Staline pour exterminer les petits propriétaires terriens ukrainiens. Il les soupçonnait de continuer à soutenir le séparatisme et l’indépendantisme. Bien qu’il fût couvert par certains médias quand il a eu lieu, l’Holodomor, qui a tué trois millions et demi d’Ukrainiens, a été ignoré pendant des décennies par l’Occident, sauf par quelques spécialistes. Beaucoup d’Ukrainiens qui ont eu assez de chance pour survivre ont pendant toute leur vie conservé dans leur esprit les terribles images de leurs anciens et de leurs enfants mourant lentement, et dans la douleur, de faim, alors que les soldats soviétiques les empêchaient de gagner d’autres régions proches où la nourriture était disponible.

L’Holodomor: il était malheureusement si courant pour les Ukrainiens affamés de s’effondrer et de mourir dans la rue que les passants les ignoraient presque. Photo.
L’Holodomor: il était malheureusement si courant pour les Ukrainiens affamés de s’effondrer et de mourir dans la rue que les passants les ignoraient presque. Photo.

Ce génocide horrible, que la plupart des gens ignorent en Occident, explique, même s’il ne le justifie pas, pourquoi un nombre important d’Ukrainiens ont pris fait et cause pour l’Allemagne nazie quand elle a envahi l’Union soviétique, y compris des dirigeants politiques tels que Stepan Bandera, des évêques et des prêtres catholiques. Ils ont naïvement cru qu’en se battant avec l’Allemagne et en proclamant leur loyauté au nazisme ils regagneraient leur indépendance. Ce n’était pas l’intention des nazis car ils voyaient dans les Ukrainiens une race inférieure et dans l’Ukraine une colonie allemande. Une fois qu’ils ont conquis l’Ukraine, ils ont arrêté Bandera et l’ont envoyé au camp de concentration de Sachsenhausen (ses deux frères ont été envoyés à Auschwitz et y sont morts).

Pourtant, la plupart des “Bandéristes” ont continué à se battre contre les Russes, aux côtés des Allemands, qu’ils considéraient comme un moindre mal. Honteusement, le vieux réflexe antisémite des nationalistes ukrainiens a de nouveau montré la laideur de son visage, et des “Bandéristes” sont devenus complices de l’extermination nazie des Juifs ukrainiens. Après la guerre, des groupes de “Bandéristes” se sont retirés dans les forêts et ont continué à se battre contre les Soviétiques jusqu’à ce que Bandera, qui vivait en exil en Allemagne, ne soit tué par un agent du KGB en 1959.

Timbre ukrainien commémorant le 100e anniversaire de la naissance de Bandera, 2009. Photo.
Timbre ukrainien commémorant le 100e anniversaire de la naissance de Bandera, 2009. Photo.

Quand les Ukrainiens aujourd’hui commémorent Bandera et les “Bandéristes”, ils honorent leur combat pour l’indépendance et contre les Soviétiques et non pas leur collaboration avec les nazis. Comme l’Ukraine se rapproche de plus en plus de l’Union européenne, les sondages disent qu’une majorité de sa population est en faveur d’une réévaluation critique du rôle de Bandera et de ses acolytes ainsi que de l’élimination de monuments et autres hommages rendus à ceux qui ont agi comme collaborateurs nazis. Les amis de l’Ukraine devraient l’encourager dans cette voie. Toutefois, les pressions de la Russie, qui qualifie de “nazis” tous ceux qui se sont battus contre les Soviétiques, ne facilitent pas la purification de la mémoire historique.

Dans l’Ukraine indépendante, comme dans tous les pays européens, y compris la Russie, de petits mouvements d’extrême-droite ont fait leur apparition, et certains sont néo-nazis. Leurs dirigeants ne sont pas des vétérans de la Seconde Guerre Mondiale qui ont collaboré avec les nazis mais ce sont de jeunes gens qui n’ont jamais connu le nazisme historique. Un nombre non négligeable de leurs militants ont été recrutés, comme c’est le cas dans d’autres pays, parmi les franges violentes des supporters de football, surtout les supporters russophones du Shakhtar Donetsk, mais aussi la frange de droite des supporters du Dinamo Kyiv, qui utilise les symboles des suprémacistes blancs américains. Ces nouveaux nazis ne visaient pas les Ukrainiens russophones (beaucoup étaient eux-mêmes russophones) mais des immigrés et des étudiants, des Juifs et la minorité rom. Bien que peu nombreux, ils étaient sûrement dangereux et ils ont commis divers homicides.

Néo-nazis menaçant un campement de roms en Ukraine. De Facebook.
Néo-nazis menaçant un campement de roms en Ukraine. De Facebook.

Les résultats électoraux indiquent que les extrémistes de droite n’ont jamais représenté plus qu’une petite minorité d’Ukrainiens. Quand ils sont parvenus à obtenir de meilleurs résultats, et des membres élus au Parlement, les partis de droite et leurs candidats ont obtenu ce succès non pas à cause de, mais malgré, leurs liens nazis et extrémistes qu’ils ont essayé de cacher ou qu’ils ont rejetés. Il ne faudrait d’ailleurs pas confondre les vrais mouvements extrémistes avec les fausses organisations nazies créées, lors de tensions avec la Russie, par des agents provocateurs infiltrés dans des milieux de la droite par les services de renseignements russes, comme le montre le cas d’Édouard Kovalenko.

Les petits mouvements néo-nazis n’ont pas joué un rôle important dans la Révolution Orange de 2004. Une opportunité inattendue s’est toutefois présentée à eux lorsque les attitudes pro-russes du Président Viktor Yanukovych ont conduit à la révolution de l’Euromaidan de 2013-2014 et à son renversement. Parmi d’autres choses, Yanukovych essayait de gommer les commémorations de l’Holodomor et soutenait que cela faisait partie d’une famine qui avait affecté plusieurs pays et que “d’en blâmer l’un de nos voisins (Russie) est injuste.” Comme plusieurs chercheurs l’ont noté, bon nombre de non-Ukrainiens n’ont de nouveau pas compris l’énormité de l’assertion de Yanukovych concernant l’Holodomor. C’est comme si un Président d’Israël se joignait au camp des négationnistes de l’Holocauste.

Viktor Yanukovych avec Poutine. Photo.
Viktor Yanukovych avec Poutine. Photo.

Des extrémistes de droite, y compris des néo-nazis, ont en effet participé à l’Euromaidan mais ce n’était pas la majorité des protestataires, même pas une minorité significative. Pourtant, lorsque la Russie a envahi la Crimée en 2014 et a créé les pseudo-républiques sécessionistes de Donetsk et Louhansk, et la guerre du Donbass a commencé, certains néo-nazis qui avaient eu une formation paramilitaire et étaient prêts à se battre, ont participé à la création d’unités de volontaires, y compris le Bataillon Azov, qui s’est distingué par sa bravoure lors de la reconquête de Marioupol. Le Bataillon Azov avait 400-450 membres à l’époque. Ensuite, il a été incorporé dans la Garde Nationale de l’Ukraine, il en est devenu un régiment et ses rangs se sont accrus jusqu’à compter 2500 soldats.

D’une part, certains des principaux fondateurs du Bataillon avaient au moins une “préhistoire” nazie qu’ils essayaient de cacher, mais sans succès, et qui a influencé le choix du logo d’Azov qui comporte des références néopaïennes et nazies. D’autre part, pas tous les combattants d’Azov de 2014, peut-être même pas la majorité, étaient des néo-nazis. Lorsque le Bataillon a été incorporé dans la Garde Nationale et s’est développé, les néo-nazis y sont demeurés mais ils étaient désormais une petite minorité de ses soldats. Il ne s’agit pas de nier leur présence. Pourtant, le meilleur spécialiste académique du Bataillon Azov en Occident, Andreas Umland, a répété avec insistance qu’il serait faux de qualifier le Bataillon Azov tel qu’il existe aujourd’hui de “nazi” ou de “néo-nazi” dans son ensemble.

Andreas Umland. Photo.
Andreas Umland. Photo.

Comme Umland l’écrit, la nouvelle pertinence des néo-nazis antirusses “ne serait pas arrivée sans l’ingérence destructrice croissante de la Russie dans les affaires intérieures de l’Ukraine pendant toute l’année 2014. La demande sociale croissante de patriotisme militant a ouvert un nouvel espace politique aux activistes d’extrême-droite, jusque-là très marginaux.”

Dans un monde idéal, le Bataillon Azov que beaucoup d’Ukrainiens admirent non pas pour ses racines néo-nazies mais pour sa bravoure, pourrait renoncer à ses insignes et peut-être à son nom pour priver la propaganda russe d’un argument. Toutefois, il est improbable que cela se passe au milieu d’une guerre.

De nombreux médias occidentaux ignorent que pas tous les néo-nazis ukrainiens, pas tous les néo-nazis russes partis pour l’Ukraine, et pas tous les combattants étrangers venus en Ukraine pour combattre dans la guerre du Donbass se sont rangés du côté de l’Ukraine. Certains se sont mis du côté de la Russie, de Poutine et des séparatistes. Bien qu’il soit difficile d’obtenir des statistiques précises, d’autant plus pour la guerre de 2022, un éminent spécialiste du néonazisme russe et ukrainien, Vyacheslav Likhachev, pense que dans la guerre du Donbass qui a commencé en 2014, “des membres de groupes d’extrême-droite ont joué un bien plus grand rôle du côté russe du conflit que du côté ukrainien.”

Pro-Russian RNU fighters in Donbass in 2014, with Pyotr Barkashov (center), the son of RNU leader Aleksander Barkashov. Source: Anton Shekhovtsov.
Combattants pro-russes de l’organisation d’extrême-droite UNR au Donbass en 2014, avec Pyotr Barkashov (centre), le fils du dirigeant de l’UNR, Aleksander Barkashov. Source: Anton Shekhovtsov.

Tout ceci n’est pas pour nier que l’Ukraine, comme beaucoup d’autres pays y compris la Russie de Poutine, a un problème avec une minorité néo-nazie, dont les membres ont répandu des idées racistes et antisémites inacceptables et ont commis des crimes graves. Il est toutefois faux de dire que le gouvernement ukrainien, dont le président est juif, promeut ou tolère des idéologies nazies. Il est absolument faux de dire que l’Ukraine est dominée par les nazis, que les nazis représentent un pourcentage significatif de ceux qui se battent contre les Russes, et que l’Ukraine a besoin d’une “dénazification” forcée.

En utilisant les mêmes normes, la Russie, qui a également son pourcentage de nazis parmi les combattants étant dans ses rangs en Ukraine en 2014 et 2022, aurait aussi besoin d’une “dénazification”.

La question du néonazisme à la fois en Russie et en Ukraine mérite d’avantage d’études académiques mais son instrumentalisation pour justifier une guerre d’agression contre un autre pays n’est qu’un morceau de propagande qui est à la fois malhonnête et déshonorable.

Tagged With: Nazism, Ukraine

Related articles

  • 82 universitaires ukrainiens demandent à la France de cesser de soutenir la fédération anti-sectes FECRIS

    82 universitaires ukrainiens demandent à la France de cesser de soutenir la fédération anti-sectes FECRIS

  • French FECRIS Affiliate, Leader Continue to Promote Russian Anti-Cultists Calling for a Crusade Against “Ukrainian Nazis and Satanists”

    French FECRIS Affiliate, Leader Continue to Promote Russian Anti-Cultists Calling for a Crusade Against “Ukrainian Nazis and Satanists”

  • Russia Claims It Is Under Attack from Pro-Ukrainian Psychics, “Nazi-Cannibals,” and “Evil Spirits”

    Russia Claims It Is Under Attack from Pro-Ukrainian Psychics, “Nazi-Cannibals,” and “Evil Spirits”

  • Korelov Insists: Jehovah’s Witnesses and Other “Cults” Ready to Overthrow the Putin Regime

    Korelov Insists: Jehovah’s Witnesses and Other “Cults” Ready to Overthrow the Putin Regime

Keep Reading

  • Russian Anti-Cultist: The “Operation” in Ukraine Is a Crusade Against Satanism
    Russian Anti-Cultist: The “Operation” in Ukraine Is a Crusade Against Satanism

    Alexander Novopashin, Vice President of the largest Russian anti-cult organization, insisted that Russian troops are fighting “Satanists.”

  • Russian Anti-Cult Indoctrination for Students of Occupied Ukraine
    Russian Anti-Cult Indoctrination for Students of Occupied Ukraine

    Anti-cultist Roman Silantyev called the Ukrainian leadership “neopagan and occult” and explained that an independent Ukraine will soon no longer exist.

  • Russian Orthodox Leader: Ukraine is a Catholic Conspiracy, the Pope is a Monster and a Thief
    Russian Orthodox Leader: Ukraine is a Catholic Conspiracy, the Pope is a Monster and a Thief

    Protodeacon Vladimir Vasilik defies ridicule by connecting the war to a plot by Pope Francis to incorporate Ukrainian Orthodox into the Catholic Church.

  • Anti-Cultists Blame “Ukraine-Funded Theosophical Cult” for Russian Protests Against the War
    Anti-Cultists Blame “Ukraine-Funded Theosophical Cult” for Russian Protests Against the War

    They claim that Svetlana Peunova’s Academy of Development and Way to the Sun organized the opposition to mobilization on behalf of Ukraine.

Primary Sidebar

Support Bitter Winter

Learn More

Follow us

Newsletter

Most Read

  • Pro-Chinese Propaganda by The World Muslim Communities Council: Uyghurs Strike Back by Gulfiye Y
  • Zhanargul Zhumatai: “Help Me, I Just Want to Leave China” by Ruth Ingram
  • L. Ron Hubbard, Scientology, and the Visual Arts. 1. The Aesthetic Mind by Massimo Introvigne
  • Stricter Rules on Private Tutoring Protect Ideology Rather than Parents by Wang Zhipeng
  • Japan Religious Donations Law. 4. The Return of Brainwashing by Massimo Introvigne
  • Hong Kong: Christian Scholar Peng Manyuan Released but Not Rehabilitated by Gladys Kwok
  • The Weaponization of the CCP’s “Zero COVID” Against Tibet by Marco Respinti
  • L. Ron Hubbard, Scientology, and the Visual Arts. 3. Art as Communication by Massimo Introvigne
  • L. Ron Hubbard, Scientology, and the Visual Arts. 4. Art and Illustration by Massimo Introvigne
  • L. Ron Hubbard, Scientology, and the Visual Arts. 5. Professionals vs. Amateurs by Massimo Introvigne

CHINA PERSECUTION MAP -SEARCH NEWS BY REGION

clickable geographical map of china, with regions

Footer

Instant Exclusive News
Instant Exclusive News

EDITORIAL BOARD

Editor-in-Chief

MASSIMO INTROVIGNE

Director-in-Charge

MARCO RESPINTI

ADDRESS

CESNUR

Via Confienza 19,

10121 Turin, Italy,

Phone: 39-011-541950

E-MAIL

We welcome submission of unpublished contributions, news, and photographs. Each submission implies the authorization for us to edit and publish texts and photographs. We reserve the right to decide which submissions are suitable for publication. Please, write to INFO@BITTERWINTER.ORG Thank you.

Newsletter

Follow us

LINKS

orlir-logo hrwf-logo cesnur-logo

Copyright © 2023 · Bitter Winter · PRIVACY POLICY· COOKIE POLICY