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Le nazisme en Ukraine – Mythes et Réalités – 1. Nationalisme ukrainien et antisémitisme

04/06/2022Massimo Introvigne |

Une accusation portée contre les Ukrainiens de notre époque est qu’ils honorent les premiers dirigeants antisémites de leurs nationalistes, tels que Simon Petlioura

Massimo Introvigne

Article 1 of 7.

Read the original article in English.

The then Ukrainian President Viktor Yushchenko and his wife laying flowers at Symon Petliura’s grave in Paris, 2005. Credits.
Le président Viktor Yushchenko et son épouse déposant des fleurs sur la tombe de Simon Petlioura à Paris en 2005. Photo.

Un argument majeur de la propagande russe dans la guerre actuelle contre l’Ukraine, c’est qu’elle est sous l’influence indéniable des “nazis” et qu’elle doit être “dénazifiée”. Le président actuel de l’Ukraine, Volodymyr Zelenskyy, est juif, ce qui rend paradoxal toute accusation d’en faire le dirigeant d’un “gouvernement nazi”. Pourtant, selon les Russes, les nazis représentent une part importante de ceux qui combattent les séparatistes pro-russes dans le Donbass et l’Ukraine continue à célébrer ceux qui ont collaboré avec les nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale. Les Ukrainiens répliquent qu’il y a bien moins de nazis se battant contre les séparatistes pro-russes du Donbass qu’avec eux.

L’histoire est compliquée et est rarement racontée avec tous les détails nécessaires. J’ai commencé à accorder quelque attention aux relations entre les Ukrainiens anti-communistes et le nazisme dans les années 1970 quand, étudiant, je fus présenté au cardinal Josyf Slipyj (1892-1984), qui vivait alors en exil à Rome.

Tous ceux qui ont rencontré Slipyj ne l’oublieront jamais. Il avait passé 18 ans dans le Goulag soviétique. Sans surprise, il avait des opinions très tranchées sur l’histoire de l’Ukraine et de l’Union soviétique dont certaines pourraient empêcher sa canonisation par l’Eglise catholique, dont le processus en est à ses débuts. Pour les historiens soviétiques, et plusieurs historiens russes contemporains, Slipyj n’était qu’un “collaborateur nazi”.

Le Cardinal Josyf Slipyj. Photo.
Le Cardinal Josyf Slipyj. Photo.

J’ai appris de Slipyj comment la plupart des catholiques ukrainiens perçoivent leur propre histoire. Ensuite, j’ai été exposé à différents éclairages sur la question par des livres et maints voyages en Ukraine, tout d’abord à l’époque soviétique et ensuite post-soviétique. J’ai visité des musées d’histoire et j’ai fait des amis en Ukraine. J’ai aussi récemment vécu plusieurs années en Lituanie, un pays dont l’expérience de la Seconde Guerre Mondiale et de la période soviétique n’est pas identique à celle de l’Ukraine mais en partage certaines caractéristiques.

Comme nous le verrons, les nazis en Ukraine en 2022 ne sont pas des Ukrainiens qui ont été mêlés aux nazis allemands de la Seconde Guerre Mondiale. A de rares exceptions près, ceux-ci sont tous morts. Le néonazisme moderne a des racines très différentes. Toutefois, pour évaluer les accusations russes de “nazisme en Ukraine”, nous devrions commencer par le commencement, c’est-à-dire le nationalisme ukrainien et la Seconde Guerre Mondiale, ce qui en fait nous renvoie à la Première Guerre Mondiale.

Je n’ai pas l’intention de discuter ici de la question de savoir si l’Ukraine appartient historiquement à la Russie, ou peut-être – sur base de précédents plus anciens – si c’est la Russie qui appartient à l’Ukraine. En ce qui concerne cette série d’articles, il suffit de noter que la cause d’une Ukraine indépendante est devenue populaire parmi les intellectuels, les écrivains et les artistes dès le 19e siècle et qu’une part importante de la population ukrainienne s’y est alors ralliée.

La Première Guerre Mondiale et la chute de l’Empire tsariste ont semblé ouvrir des perspectives à ce projet. En novembre 1917, un parlement s’est réuni à Kiev et a proclamé l’indépendance de la République Populaire d’Ukraine. Une figure marquante de l’Ukraine indépendante fut celle d’un ancien séminariste orthodoxe du nom de Simon Petlioura (1979-1926).

Simon Petlioura vers 1920. Photo.
Simon Petlioura vers 1920. Photo.

C’est avec Petlioura que s’installe le problème de faire la part entre le mythe et la réalité.

Il est indéniable que, pendant la guerre entre 1917 et 1920, un nombre effroyable de pogroms a été perpétré contre les Juifs en Ukraine, alors que les Ukrainiens se battaient contre les Bolchéviques pour défendre leur indépendance. Quelque 40 000 Juifs ont été tués.

L’antisémitisme était présent dans les rangs des troupes polonaises qui participaient à la guerre en Ukraine, et même parmi les Bolchéviques. Des chercheurs ont actuellement identifié plusieurs incidents au cours desquels des Juifs ont été tués par des soldats polonais et bolchéviques. Toutefois, ils sont d’accord pour dire que la plupart des pogroms ont été perpétrés par les troupes ukrainiennes.

Ce qui est plus controversé, c’est le rôle de Petlioura. On peut trouver chez lui des déclarations antisémites, ce qui était malheureusement monnaie courante dans les milieux orthodoxes et catholiques de l’époque. Par ailleurs, il a déclaré à plusieurs reprises qu’il devrait être mis fin aux pogroms. Il a même fait exécuter des soldats responsables de massacres de Juifs. Concernant la responsabilité personnelle de Petlioura dans les pogroms, des historiens respectables continuent à avoir des opinions divergentes.

Petlioura a été assassiné à Paris en 1926 par un poète juif, Sholem Schwarzbard (1886-1938). En 1927, à l’issue d’un procès qui a fait sensation, un jury français a acquitté Schwarzbard, au motif qu’il avait légitimement vengé les massacres de milliers de Juifs.

Sholem Schwarzbard prend la parole à son procès. Photo.
Sholem Schwarzbard prend la parole à son procès. Photo.

Beaucoup de manuels scolaires ukrainiens prétendent actuellement que Schwarzbard était un agent soviétique et qu’il avait assassiné Petlioura sur ordre de Moscou mais il n’y a pas de preuves sûres de cela. En fait, quand la nouvelle de l’assassinat atteignit l’Ukraine, des révoltes éclatèrent dans toutes les grandes villes. Elles furent durement réprimées par les Soviétiques qui, selon les Ukrainiens, étaient les commanditaires de l’assassinat.

Dire de Petlioura qu’il était un nazi est certainement anachronique mais il est aussi mêlé à la controverse historique. En Russie, Petlioura est vu comme un criminel de guerre. Bien que moins honoré que les autres dirigeants nationalistes, il a des rues à son nom et des monuments en son honneur en Ukraine. Les Russes utilisent ce fait comme preuve que les Ukrainiens ne sont actuellement pas prêts à répudier leur passé antisémite.

Monument à Petlioura à Rivne, Ukraine. Photo.
Monument à Petlioura à Rivne, Ukraine. Photo.

Par ailleurs, les experts ukrainiens, et en Ukraine et dans la diaspora, reconnaissent les crimes perpétrés contre les Juifs en 1917-1920, et les victimes sont honorées par des monuments et des musées. C’est autour de la responsabilité de Petlioura que les controverses perdurent. La philosophe germano-américaine Hannah Arendt (1906-1975) a comparé Petlioura aux nazis. Par contre, l’historien Taras Hunczak, de l’université Rutgers, a publié un ouvrage qui n’est pas sans controverse mais qui est basé sur des documents d’archives non publiés antérieurement qui l’amenèrent à la conclusion en 2008 que “condamner Petlioura pour la tragédie qui a frappé la communauté juive ukrainienne revient à condamner un innocent.”

Le jury n’a pas encore délibéré mais le fait que les Ukrainiens, actuellement, honorent parfois Petlioura n’est pas une preuve qu’ils célèbrent l’antisémitisme ou le “nazisme”. Le cas du dirigeant nationaliste suivant, Stepan Bandera, est différent. Je l’examinerai dans le prochain article de cette série.

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Massimo Introvigne
Massimo Introvigne

Massimo Introvigne (born June 14, 1955 in Rome) is an Italian sociologist of religions. He is the founder and managing director of the Center for Studies on New Religions (CESNUR), an international network of scholars who study new religious movements. Introvigne is the author of some 70 books and more than 100 articles in the field of sociology of religion. He was the main author of the Enciclopedia delle religioni in Italia (Encyclopedia of Religions in Italy). He is a member of the editorial board for the Interdisciplinary Journal of Research on Religion and of the executive board of University of California Press’ Nova Religio.  From January 5 to December 31, 2011, he has served as the “Representative on combating racism, xenophobia and discrimination, with a special focus on discrimination against Christians and members of other religions” of the Organization for Security and Co-operation in Europe (OSCE). From 2012 to 2015 he served as chairperson of the Observatory of Religious Liberty, instituted by the Italian Ministry of Foreign Affairs in order to monitor problems of religious liberty on a worldwide scale.

www.cesnur.org/

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